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Baisse des dépenses d’assurance maladie en 2004

mercredi 19 janvier 2005, par AFP, CNAMTS, Le Monde

Frédéric Van Roekeghem, le directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie, impute l’infléchissement globalement observé en 2004 "en partie à l’effet psychologique qu’a pu jouer la perspective annoncée de la réforme" de l’assurance-maladie qui a commencé à entrer en application le 1er janvier 2005.

"Il y a aussi la fin de la mise en place des 35 heures à l’hôpital", qui a généré moins de dépenses.

Confirmant une nette décélération, le taux de progression annuelle des dépenses maladie en 2004 est repassé sous la barre des 5 %, pour la première fois depuis 1999, mais l’assurance-maladie appelle à ne pas relâcher l’effort au moment où la réforme va se mettre en place.

Selon les dernières estimations publiées mardi, encore provisoires, de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), les dépenses maladie du régime général (salariés, 13 milliards d’euros de déficit en 2004) de la Sécurité sociale ont crû de 4,4 % (taux corrigés des jours ouvrés) ou de 4,7 % (taux bruts). Un chiffre qui reste toutefois au-dessus de l’objectif de progression des dépenses, qui avait été fixé à 4 % par le Parlement dans la loi de financement de la "Sécu" pour 2004.

Mais ce taux de 4,7 % est inférieur à la prévision de septembre de la commission des comptes de la Sécurité sociale, qui avait tablé sur une progression à 5,2 %. Il montre également un net ralentissement par rapport à la croissance des dépenses de 2003, de 6,2 %.

"Pour la première fois depuis très longtemps, l’augmentation des dépenses d’assurance-maladie s’est stabilisée au-dessous de 4,5 %", se félicite le ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, dans une interview au Figaro du mercredi 19 janvier.

"Ces chiffres confirment très clairement que globalement, [durant] l’année, il y a eu une tendance à un ralentissement important des dépenses de santé", a affirmé Frédéric Van Roekeghem, le directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie.

"RIEN N’EST ACQUIS"

"Nous serons en dessous de la barre des 5 %, ce qui n’est pas arrivé depuis 1999", a confirmé François Lenormand, responsable des statistiques à la CNAM.

De même, s’agissant des dépenses de soins de ville (médecine libérale), "le taux de croissance devrait être de 4,5 % [tous régimes de la "Sécu" confondus], un chiffre inférieur à la prévision de la commission des comptes, et là encore, on passe sous la barre des 5 %, ce qui n’est pas arrivé depuis 1998", a ajouté M. Lenormand.

Selon la CNAM, le poste de prescription (médicaments, analyses) est encore "très dynamique" : sa croissance est de 5,8 % en 2004. En revanche, le poste des indemnités journalières continue, à fin décembre, de baisser (- 0,7 %). Le taux de croissance des établissements sanitaires publics a, lui, augmenté de 4,3 %, celui des cliniques de 4,9 % et celui des établissements médico-sociaux de 8,3 %.

M. Van Roekeghem impute l’infléchissement globalement observé en 2004 "en partie à l’effet psychologique qu’a pu jouer la perspective annoncée de la réforme" de l’assurance-maladie, qui a commencé à entrer en application le 1er janvier 2005. "Il y a aussi la fin de la mise en place des 35 heures à l’hôpital", qui a généré moins de dépenses, a-t-il expliqué.

La CNAM s’alarme toutefois de ce que "le rythme de croissance de la consommation médicale apparaît plus soutenu en fin d’année 2004", au cours des trois derniers mois.

"Cette légère reprise montre qu’il va falloir agir de façon médicalisée pour mieux réguler la dépense", a déclaré M. Van Roekeghem. Estimant que "rien n’est acquis", il a souligné la nécessité de ne pas relâcher l’effort.

La réforme de l’assurance-maladie prévoit une "régulation médicalisée" des dépenses de santé : les médecins ont obtenu des revalorisations d’honoraires (pour 500 millions d’euros) contre l’engagement d’effectuer 1 milliard d’euros d’économies en 2005-2006 dans les dépenses de santé dans plusieurs domaines (prescriptions d’antibiotiques, de génériques, stricte application des règles pour les patients en affection longue durée, etc.).


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