Quarante-et-unième Promotion du CNESSS

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HUITIEME COLLOQUE DE L’EN3S

vendredi 15 octobre 2004

« Quelle protection sociale pour quels risques au 21ème siècle ».

Le Huitième colloque de l’ex-Cnesss désormais baptisé EN3S, s’est tenu les 14 et 15 Octobre à la maison de la Chimie, à Paris.

Le thème en était « Quelle protection sociale pour quels risquesu 21ème siècle »

Les travaux ont été mis en scène à partir de trois thèmes : Les enjeux philosophiques, sociétaux et opérationnels.

Parmi les intervenants, on citera entre autres Alain Etchegoyen, Claude Bébéar, Jean Michel Dubernard, Robert Castel.

C’est avec le tremblement de terre de 1755 à Lisbonne qu’on serait passé d’un « fatalisme subi » à une réaction face aux risques, en témoigne une correspondance de Jean Jacques Rousseau expliquant à Voltaire qu’après tout, c’est aussi la décision d’avoir entassé bien du monde à cet endroit qui explique le grand nombre de morts. On a fini par rejeter les cimetières hors des villes où ils étaient installés et où même on y faisait commerce. Ce sont les premiers grands accidents de la révolution industrielle qui ont fait évoluer la perception qu’on avait des risques.

Christophe Neugnot, responsable coordination à la COGEMA a ainsi brossé un rapide historique de la perception du risque, devenue aujourd’hui, un peu fantasmatique, si on s’en réfère aux frayeurs et aux précautions, qui ne sont pas toujours proportionnelles à la réalité objective d’un danger. En témoignent la prise en charge qualifiée de « démente en terme financier » par un des orateurs de la maladie de la vache folle. La sécurité est liberticide par essence. Rappelons pourtant que le mot danger ne se conjugue pas sous la forme d’un verbe, alors qu’on peut dire « je risque ». Notre premier grand risque social n’est-il pas que désormais tout repose sur des réseaux, d’information et de circulation ? Les tables rondes ont abordé bien des questions parfois sans réponses.

Comment faire pour que les droits ne dégénèrent pas en statuts ?

Comment innerver la solidarité de responsabilité ? Jean Michel Dubernard a fait un exposé tonique et sincère à son habitude, qui témoigne de l’expérience d’orateur politique. Pour lui, il y a trois grands risques pour la solidarité : l’abandon (au privé), le repli (une base minimale, le reste aux complémentaires), l’inertie (avec des petits replâtrages en attendant une fabuleuse reprise). On a appris en passant que la représentation parlementaire était prête à fonder un Régime unique, la MSA et la CANAM y auraient-ils échappé de justesse ?

Ce n’est pas l’avis de André Masson, directeur d’études à l’école des hautes études en science sociale, qui pense que les solidarités corporatistes ont du bon. En réponse à un intervenant qui s’étonnait qu’on s’insulte au lieu de réformer ensemble dans notre pays, Robert Castel, sociologue, a répliqué qu’il y aurait « des conflits légitimes ». A l’entendre, le monde est manichéiste, le méchant libéralisme d’un côté, les « solidaristes de l’autre ».

Pour Bruno Palier, chercheur du CNRS au centre de recherches politiques et sociales, le Keysénisme a trouvé ses limites dans les années 70 et 80, les dernières relances de l’économie par la consommation sociale ayant en France et en Angleterre fait augmenter les importations et augmenter la dette, à tel point que le Royaume uni a du faire appel d’abord au FMI, puis à Margaret Thatcher.

Pour lui la France n’a pas su choisir entre un libéralisme anglo-saxon qu’il condamne, et le modèle d’investissement social Scandinave, qu’il semble préconiser. Le directeur de la protection sociale et de l’inclusion sociale, commission européenne pour l’emploi et les affaires sociales, envisage pour sa part de créer des prélèvements supplémentaires pour construire une sorte de Couverture téléphone, électricité et transport universelle, permettant aux plus démunis d’en bénéficier.

Martin Hirsh, président d’Emmaüs France, s’interroge plus raisonnablement sur le choix des investissements sociaux, sur la part revenant au monétaire et aux services, et Jean-Baptiste Foucault, ancien commissaire au plan, demande qu’on priorise les investissements destinés à trouver un vrai travail, à taux de prélèvement identique.

Enfin Claude Bébéar, président de l’Institut Montaigne, a exposé les théories de mise en concurrence des assureurs et de création d’hôpitaux « non profit », que les lecteurs l’Elan social on déjà découvert dans Elan social numéros 57/58 (Pour les retardataires, consultez www.elansocial.com)

Après la synthèse de Michel Weisgerber (directeur du perfectionnement de l’En3s), le Président Spaeth a eu raison de conclure que ce colloque était un « grand cru » : Le lieu est bien choisi, Paris attire toujours plus de monde, le thème était d’actualité, et se prêtait aux envolées philosophiques comme aux considérations de terrain, et enfin et surtout, le choix d’intervenant pas toujours d’accord, et issu d’origine différente, a évité le pénible pensum qui consiste à s’auto congratuler pendant deux jours sur les grandeurs de notre protection sociale, la magnificence de sa gestion, et la nécessité d’en faire encore et toujours plus.

Rubrique « people »

Parmi les personnalités, on a remarqué entre autres dans la salle la présence de Dominique Libault qui a fait une apparition la dernière matinée, de Jean-Claude Chadelat, Alain Tapie, directeur général adjoint de l’UNEDIC en retraite depuis quelques jours. Où sont les filles ?

La tribune était prestigieuse, les propos savants, les flèches habilement décochées. Il manquait pourtant quelque chose. Mais quoi au juste ? Quelques intervenantes bien sûr, pas une seule dame sur les tréteaux en une journée et demi ! En matière de protection sociale, nous nous félicitons beaucoup les uns les autres, mais pour ce qui concerne la parité, il semble qu’il y ait du chemin à faire.

L’EN3s garde son président

Le Cnesss change de nom, mais garde son président, qui même s’il quitte la Cnamts, est nommé au Conseil d’administration de l’Ecole pour un mandat qui doit durer encore quelques années. Il reste également Président de l’Adecri. C’est une bonne nouvelle pour l’Ecole, car c’est un homme de conviction, dynamique et déterminé. Certes, on a pu ici et là avoir des désaccord avec Jean Marie Spaeth, notamment sur la place des complémentaires dans l’assurance maladie, mais il présidé au destin de l’Institution avec fermeté, et même avec le sourire, pendant toutes ces années où les soucis et les difficultés n’ont pas pourtant pas manqué.

AVA : FOCAL 2004

Les directeurs et agents comptables des caisses AVA ont organisé leur réunion annuelle à Biarritz, les 27 et 29 septembre. Au programme : « préparer le RSI, relever les défis du changement ».

Pour une fois, il ne s’agit pas d’une simple formule, le changement en question étant présent dans tous les esprits. Les cadres dirigeants sont un peu traumatisés par les dernières péripéties institutionnelles. Gérard ARCEGA était invité pour parler des conséquences sur les agents de direction des nouvelles règles conventionnelles, ce qui a permis un échange particulièrement riche avec la salle. Jean Marie Palach, directeur du GIP « information des assurés sur leurs droits à la retraite », est intervenu avec Murielle Bialès-Touren sur les enjeux du droit à l’information. Enfin on a évidement travaillé sur le RSI, avec Jean-Jacques Jammet, directeur général d’Oranic,

Monique Castets, chargée de mission auprès du directeur de la sécurité sociale, et Louis Charles Viossat, directeur général de l’ACOSS.

15ème COLLOQUE DE L’ALASS

Le 15ème Colloque annuel de l’ALASS (Association latine pour l’analyse des systèmes de sécurité sociale) s’est tenu à BUCAREST ce mois de septembre. Les participants y furent nombreux, actifs et les présentations (plus de 100) de qualité. La rédaction des supports aux exposés dans une seconde langue latine a été très appréciée. Tout cela augure bien du nouveau colloque (le 16ème) qui se tiendra à MONTREAL en septembre 2005, au cours de la deuxième ou de la quatrième semaine. Toutes propositions de thèmes spécifiques sont bienvenues : sont déjà retenus les itinéraires cliniques, l’intégration des services hospitaliers avec ceux existant en amont et en aval de l’hôpital et la réforme du système de santé du Québec un an après sa mise en oeuvre. Rappelons que les précédents colloques se sont tenus à Tolède, Lyon, et Lugano. On a pu assister à Bucarest à un débat de fond sur le thème de la régionalisation, avec un exposé de Dominique Polton de l’IRDES. Conclusion provisoire : d’un côté on déconcentre l’assureur ou la tutelle, de l’autre on confie à des collectivités locales la gestion d’un système de soins public. Une question d’importance : comment décentraliser le financement ? Le Docteur Maryse Medina représentait la MREC de la Cnamts. Gérard Arcéga pour le RRI, a exposé sur le thème de « l’aide de l’assureur ou du gestionnaire de soins en Amérique du nord et en Europe ».

Portfolio


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