Trois Question à Claude Leicher, Vice Président de MG France

Osmose : L’amélioration des conditions de la permanence de soins reste une demande très forte d’un grand nombre de généraliste sur le terrain. Après des années de laisser aller, comment voyer vous les initiatives récente de l ’Ordre des médecins ?

Claude Leicher Il est heureux que l’Ordre des médecins redécouvre un dossier qu’il avait largement délaissé depuis des années. Il est par contre largement abusif qu’il s’auto-attribue l’initiative de cette organisation faite par les médecins eux mêmes sur le terrain, puisque les arrêtés de sectorisation ont à notre demande d’abord pris en compte l’existant.

C’est même choquant quand on se rappelle qu’en 2002, des Conseils de l’Ordre ont cherché à entraver l’attribution du forfait d’astreinte, par exemple en refusant de valider les secteurs existants dans certains départements, poussant l’état à confier le dossier de la sectorisation au Préfet lui même. Aujourd’hui encore, comme dans l’Isère, des médecins généralistes n’ont pas touché en totalité leurs forfaits par impossibilité de récupérer les listes de garde établies avant réquisition et « perdues » par le CO.

Osmose : Plus précisément qu’elles ont été les actions professionnelles qui ont permis de mettre en route ce grand chantier de réforme ?

Claude Leicher : Les 3200 secteurs de garde organisés par les médecins généralistes eux mêmes depuis de nombreuses années, sont une réalité, ainsi que la cartographie que nous en avons faite l’a amplement démontré. C’est également sur le terrain, et à partir de l’initiative des médecins que se reconstruit une nouvelle organisation qui doit répondre au double soucis d’assurer la réponse à des demandes justifiées et régulées, et d’améliorer les conditions d’exercice des médecins assurant les soins de premier recours, tant en ambulatoire qu’en structure de soins hospitaliers

Osmose : Que reprochez vous et qu’attendez vous de l’Ordre ?

Claude Leicher : Nous désapprouvons fortement les initiatives malheureuses de l’Ordre lorsque comme à Douarnenez, il contribue à provoquer la réquisition de médecins non volontaires, alors que les conditions locales ne l’imposent pas. Nous demandons également à l’Ordre de respecter l’initiative du terrain et de ne pas chercher à s’y substituer, voire à la contrarier, comme en Midi Pyrénées sur le dossier de la régulation. Nous pourrons nous féliciter de la nouvelle et surprenante implication ordinale dans ce dossier qui a pourtant provoqué le départ de la direction nationale précédente, quand ce zèle ira vraiment dans un sens constructif et non pas coercitif.