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Martin Winckler a eu le tort de révéler les machinations des puissantes industries de la pharmacie.

mardi 1er juillet 2003, par Jean-Pierre Vélicitat

C’est un dossier assez ancien (juillet 03) que je retrouve et qui montre à mon avis que tant que les médecins et la sécu se disputent cela fait sans doute l’affaire de tiers.

Martin Winckler a eu le tort de révéler les machinations des puissantes industries de la pharmacie. Ce qui m’étonne c’est que France-Inter, que j’apprécie par ailleurs se soit prêtée à ce vilain petit jeu...

JPV

Chronologie de ma collaboration à Inter (Martin Winckler)

- JL Hees (que je ne connais pas) me propose en juin 2002 d’assurer Odyssée, chronique de 3 minutes dans le 7-9
- il me recontacte fin août pour me le confirmer et me dire : "vous commencez dans 8 jours !"
- première chronique le 9.9.02
- nouvelle rencontre avec Hees en décembre ou janvier03 : il est content, il veut seulement que ce soit plus varié (pas trop de chroniques consacrées à la médecine)
- janvier2003 : sortie de "Mort in Vitro", roman très critique contre l’industrie.
- avril2003 : chronique sur la campagne contre le cholestérol (ci-dessous)
- mai2003 : plusieurs chroniques incisives contre le LEEM et l’industrie (ci-dessous)
- mai2003 : diffusion d’un message "anti-winckler" sur l’intranet de Pfizer (ci-dessous)
- 27 juin2003 : Hees m’annonce par téléphone qu’il va changer de chroniqueur l’an prochain Motif : "il ne voulait pas de chronique medicale, il a déjà deux chroniqueuses pour ça", il dit qu’il "m’aime bien, qu’il ne s’est pas ennuyé", mais, quand je fais remarquer que j’ai créé une chronique interactive, construite avec les auditeurs, il me déclare "Nous sommes une radio de l’offre, pas de la demande"...
- 4 juillet2003 : j’apprends que Odyssée doit s’interrompre le jour même alors que je devais bosser jusqu’au 11 ;Hees ne veut pas me prendre au bout du fil quand je demande à lui parler
- 7juillet 2003 au matin : on me confirme que je ne passerai plus à l’antenne,
- 8 juillet : France Inter avertit le Cherche-Midi qu’elle ne coéditera pas le recueil des chroniques
- 11 juillet2003 : communiqué du LEEM (ci-après) qui "signe" la cause de mon licenciement.
- 15 juillet, le communiqué du LEEM, affiché sur son propre site pendant 4 jours, disparaît brusquement. Bizarre, non ?

- octobre2003, si tout va bien : les chroniques seront publiées aux éditions du Cherche-Midi (avec cette chronologie...)

11/7/2003

DROIT DE REPONSE

"Les Entreprises du Médicament, représentées par le Leem, ont exercé ce matin sur France Inter leur droit de réponse aux accusations de manquement à l’éthique portées sur cette antenne à leur encontre (cf les chroniques de M Winckler ).

Vous voudrez bien trouver ci - dessous le texte de ce droit de réponse :

"Pour faire suite aux différentes accusations de manquements à l’éthique portées sur notre antenne à l’encontre des entreprises du médicament, leur représentant , le LEEM, tient à faire part de son indignation et exerce ici son droit de réponse. A ce titre, il entend préciser que des affirmations erronées telles que le trucage des résultats des études cliniques, la corruption des leaders d’opinions de la communauté médicale, la création de maladies imaginaires, l’utilisation de méthodes crapuleuses dans les pays du tiers monde, constituent des accusations sans fondement.

Les entreprises du médicament travaillent en respectant des protocoles mondiaux, qui ont renforcé considérablement les précautions préalables à l’arrivée d’un médicament. Sans le respect de ces protocoles, aucun médicament ne peut être mis à la disposition des patients, dans quelque pays que ce soit. Elles sont en outre encadrées par un dispositif législatif et réglementaire strict et elles travaillent en partenariat avec un corps médical responsable, dont l’expertise est reconnue, et qui est soumis à un code déontologique précis. En niant par exemple la preuve scientifique établie des médicaments anti cholestérol à la prévention de l’infarctus, on dénie aux patients le droit à une information complète et exacte.

Ces accusations introduisent donc le doute et la suspicion sur la prescription des médecins, sur les médicaments prescrits, ou sur la réalité de certaines maladies, risquant ainsi de mettre en danger la santé des malades. La campagne radio actuelle des Entreprises du Médicament a pour objectif de rappeler la réalité de leur contribution à la santé des français, et de les informer sur la recherche en matière de médicaments. Cette recherche est l’un des facteurs clé des quinze ans de vie gagnée depuis cinquante ans. C’est un travail de longue haleine mené, avec des technologies de plus en plus complexes, par des hommes et des femmes qui sont fiers de servir le progrès thérapeutique. "


Quelques chroniques qui ont dû (à raison) énerver l’industrie pharmaceutique :

14 avril 2003

quel message terroriste peut-on voir ces jours-ci a la television ?

Un soir, au restaurant, un homme et une femme fêtent leurs vingt ans de bonheur (On trouve d’ailleurs ça louche, car lui a manifestement la cinquantaine, tandis qu’elle semble avoir quinze ans de moins que lui alors, si ça fait vingt ans...). Toujours est-il que, brusquement, l’homme s’effondre et se voit mort et enterré sous le regard éploré de sa jeune veuve. Puis il sort de la salle de bains (on nous avait déjà fait ça dans "Dallas", il y a vingt ans, pour expliquer le retour de Bobby) et dit à sa femme qu’il a fait un mauvais rêve. A ce moment-là, une voix off nous explique : " Même si vous ne vous sentez pas malade, vous avez peut-être trop de cholestérol, et le cholestérol, c’est dangereux. Consultez votre médecin et faites-vous prescrire une prise de sang.

" Ce spot diffusé actuellement et jusqu’au 20 avril sur toutes les grandes chaînes françaises a été commandité par l’ARCOL, une association pour la recherche sur le cholestérol dont le conseil d’administration comprend une belle brochette de pontes de la médecine et dont les activités sont ouvertement subventionnées par plusieurs grands laboratoires.

Le laboratoire PFIZER parraine d’ailleurs le spot en question, qui pourrait ressembler à un message de prévention mais qui est exactement le contraire. Il présente en effet le cholestérol comme étant l’ennemi numéro un, alors qu’il y en a d’autres, beaucoup plus dangereux que lui.

Les principales causes favorisant l’infarctus du myocarde - ou " crise cardiaque " - et l’accident vasculaire cérébral - ou " attaque ", sont, par ordre d’importance décroissante

1. Le tabac.

2. L’hypertension artérielle.

3. Le diabète

4. L’obésité.

Le cholestérol lui, vient loin derrière. Le risque d’infarctus diminue fortement quand on cesse de fumer.

Le simple fait de perdre du poids suffit à faire baisser la pression artérielle. Et enfin, le fait de faire plutôt la cuisine à l’huile d’olive et de manger du poisson font baisser le cholestérol. Le tout, sans médicament.

Bien sûr, il n’est pas inutile pour certaines personnes de savoir si on a un cholestérol élevé : en gros, les hommes de plus de 45 ans et les femmes de plus de 55 SI ET SEULEMENT SI eux-mêmes ou un de leurs parents ou proches ont déjà souffert avant 50 ans d’un problème cardiovasculaire, ou ont d’autres facteurs de risque (tabac, obésité, etc.).

Mais le spot semble dire au contraire que tout le monde doit aller se faire dépister. Et il en rajoute dans la manipulation en visant manifestement à provoquer l’angoisse des femmes, qui inciteront leurs hommes à aller consulter, et à culpabiliser les hommes qui seraient très cons de mourir sous les yeux d’une beauté pareille et vraiment salauds d’abandonner l’enfant blond qui saute sur le lit à la fin du spot.

Vous mesurerez la perversité du message en apprenant que ce spot télévisé a été précédé pendant plusieurs semaines par une campagne auprès des médecins. Ceux-ci ont vu fleurir dans leurs revues professionnelles une publicité montrant, sur une table d’autopsie, les deux pieds d’un homme accompagnés du slogan " Dire qu’un simple dosage de son cholestérol aurait pu lui éviter ça ! " Autrement dit : " Si vous ne dosez pas le cholestérol de tous vos patients, vous êtes un assassin. "

Plus culpabilisant que ça, on meurt ! Bref, ces messages, qu’ils s’adressent aux médecins ou aux patients, n’informent pas : il foutent la trouille. Or, la peur n’incite pas à se prendre en charge, elle pousse à se précipiter dans les salles d’attente. Et pour des médecins surchargés de travail, face à des hommes angoissés, qu’est-ce qui est le plus facile ?

Conseiller un régime et l’arrêt du tabac, ou faire avaler un traitement ?

Et dites-moi, pour l’industrie, qu’est-ce qui est le plus rentable ?

Le produit-phare du laboratoire Pfizer, vous savez ce que c’est ? Je vous donne un indice : ce n’est pas de l’huile d’olive !

Depuis les années cinquante, les laboratoires pharmaceutiques balançaient leurs messages toxiques aux médecins pour les inciter à prescrire n’importe quoi n’importe comment. Devant la résistance croissante dont les praticiens (en en particulier les généralistes) font preuve depuis quelques années, les industriels du médicament ont changé leur fusil d’épaule et visent cette fois-ci le grand public. Par la peur et non par une information loyale, ce spot va inciter des citoyens à multiplier les consultations, les prises de sang et les traitements inutiles. Alors que la sécurité sociale voit augmenter les dépenses de santé, on peut s’étonner que le gouvernement autorise sans sourciller la diffusion de messages terroristes sans contenu éducatif mais à but hautement lucratif.

Lecture conseillée :

Christian Lehmann " Patients si vous saviez ", Ed. Robert Laffont (2003), pages 220 à 234.


15 mai 2003 POURQUOI ENTEND-ON SANS ARRÊT DES SPOTS DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE EN CE MOMENT ?

Depuis plusieurs mois, l’industrie pharmaceutique (sous le joli nom de " Les entreprises du médicament ") mène une grande campagne d’image auprès du public. Le motif de cette campagne, est tout simplement que l’industrie pharmaceutique est en crise. Le triomphalisme affiché par les spots n’est qu’une façade. Pourquoi ? Parce que depuis une vingtaine d’années, l’industrie ne découvre pratiquement plus aucun médicament majeur. Et, à terme, ça va finir par se voir.

Ce n’est pas moi qui le dis, mais un livre passionnant de Philippe Pignarre, intitulé " Le grand secret de l’industrie pharmaceutique ".

Philippe Pignarre y explique que l’âge d’or du développement du médicament a eu lieu juste après la seconde guerre mondiale. À l’époque, les industriels disposaient d’une grande latitude pour tester les molécules qu’ils avaient en stock : ils les essayaient sur n’importe quel malade sans demander d’autorisation à une quelconque autorité sanitaire. Ca a donné quelques belles découvertes, mais ça a fait aussi pas mal de casse.

Cette liberté de tester les médicaments sans contrôle a, heureusement, peu à peu disparu avec l’obligation croissante pour les industriels de se soumettre, avant de pouvoir commercialiser leurs molécules, à ce qu’on appelle des essais cliniques contrôlés. Un essai clinique contrôlé est un protocole rigide qui permet de tester le médicament en s’assurant qu’il n’est pas dangereux pour ses utilisateurs, qu’il est bien efficace sur la maladie ou les symptômes considérés, et surtout, qu’il présente un avantage sur les médicaments déjà existants.

Alors qu’il ne fallait que deux ou trois ans, dans les années 60, pour passer de l’expérimentation à la mise sur le marché, un médicament antidépresseur aujourd’hui très connu, la fluoxétine (alias Prozac), qui a été étudié pour la première fois en 1974, n’a été autorisé sur le marché qu’en 1987.

Les coûts de développement des médicaments et leur délai de commercialisation ayant beaucoup augmenté, la plupart des industriels aujourd’hui ne veulent pas investir dans les molécules nouvelles. C’est beaucoup trop cher. Et les profits diminuent. Jadis, l’industrie pharmaceutique rapportait beaucoup à ses actionnaires. Elle reste l’une des premières au monde, mais les dividendes ont beaucoup diminué. Alors, que fait-elle ? Eh bien elle contourne le problème.

Quelques exemples : pour éviter de voir un générique leur prendre leur marché, certains labo fabriquent le générique eux-mêmes et le vendent seulement 10% moins cher que l’original, ce qui suffit à dissuader la concurrence ; d’autres font passer la prise de médicament pour une mesure préventive - c’est le cas du spot sur le cholestérol, qui n’a pas d’autre but que de vous pousser à demander une ordonnance ;

d’autres encore truquent les résultats des études cliniques (il faut savoir que la plupart des études négatives, celles qui montrent que les médicaments testés ne sont pas efficaces, sont censurées par l’industrie)

certains, plus simplement, achètent les leaders d’opinion de la communauté médicale - aujourd’hui, à l’exception de la revue Prescrire, il n’existe plus de presse médicale française indépendante de l’industrie ;

la plupart, évidemment, et ils ne s’en privent pas, induisent les médecins en erreur pour les inciter à prescrire des produits même si ce n’est pas nécessaire - ce qui explique en particulier que la France soit le premier consommateur d’antidépresseurs au monde.

D’autres cherchent à créer de nouvelles maladies, complètement imaginaires. Les deux dernières en date sont l’insuffisance hormonale masculine (on dose la testostérone chez les hommes de plus de cinquant ans, on la trouve trop basse, évidemment, puisqu’elle baisse chez tout le monde et hop ! un traitement hormonal pour remonter la libido de ces messieurs) ou l’impuissance féminine (et hop ! un équivalent féminin du Viagra pour redonner un orgasme à ces dames !).

Et puis, il y a les méthodes franchement crapuleuses, qui consistent à tester les médicaments au rabais dans les pays du tiers-monde, dans des conditions qui ne seraient pas acceptées par les pays développés. Et dans ces mêmes pays développés, il y a le ravalement de façade par l’intermédiaire des spots qu’on entend actuellement.

Alors, si ces spots vous agacent, luttez contre la désinformation en lisant " Le grand secret de l’industrie pharmaceutique ". Vous m’en direz des nouvelles.

Philippe Pignarre, " Le Grand Secret de l’industrie pharmaceutique ", Editions La Découverte, 2003.


16 mai 2003 A QUOI SERT DE DEREMBOURSER DES MEDICAMENTS ?

Le remboursement d’un médicament est le résultat d’une négociation entre le fabricant et la sécu. L’un veut vendre son produit au meilleur prix, l’autre veut que le remboursement du produit ne lui coûte pas la peau des fesses.

S’ils ne se mettent pas d’accord, le médicament n’est pas remboursé et le labo peut le mettre sur le marché au prix qu’il veut. C’est le cas par exemple de la majorité des pilules contraceptives, puisque sur plus d’une trentaine, une demi-douzaine seulement sont remboursées.

Les médicaments pour lesquels fabricant et sécu s’entendent sont remboursés soit à 65%, soit à 35%. La différence (entre 35 ou 65 et 100 %) est remboursée par la mutuelle complémentaire, si vous en avez une. En principe, le remboursement d’un médicament est lié à ce qu’on appelle le SMR, service médical rendu. Si un médicament a une utilité démontrée, il est logique de le rembourser à 65%. Si son utilité n’est pas démontrée, il est logique de ne pas le rembourser du tout.

A quoi sert le remboursement à 35 % ? Eh bien, il permet à des médicaments dont l’utilité n’est pas démontrée et qu’on appelle " médicaments de confort ", qui, en général sont fabriqués par de petits laboratoires français et sont sur le marché depuis longtemps, de continuer à être prescrits. Pour la sécurité sociale, le coût est moindre. Pour le patient, s’il a une mutuelle, ça ne change apparemment rien. Pour le fabriquant, c’est une bonne affaire puisque le remboursement incite à consommer un médicament qui n’a pas d’efficacité démontrée !

Une fois qu’on sait ça, quand on se penche sur la liste des 617 médicaments déremboursés il y a une quinzaine de jours, on voit que beaucoup de choses clochent. D’abord, la liste présente des incohérences de contenu. Par exemple, un médicament contre l’hypertension, la Clonidine, est déremboursé, mais pas le Catapressan, qui contient exactement la même chose. Pourquoi ? Mystère.

Le diclofénac, qui est un des antiinflammatoires les plus anciens, donc les mieux connus, donc les moins dangereux, est déremboursé sous les formes suppositoires et injectables. Pourquoi ? Pas d’explication.

La liste dérembourse aussi les spécialités contenant du fluor. Ca, c’est louable, car tous les scientifiques sérieux sont d’accord pour dire aujourd’hui que donner systématiquement du fluor aux enfants est plus dangereux qu’utile. Mais ce qui est incohérent, c’est que le gouvernement ne l’explique pas au public et le remboursement du floor passe de 65 % à 35 % et non à zéro. La différence va être reportée sur les mutuelles, et leurs cotisations augmenteront, mais ça ne pénalisera pas l’industrie. Il faut dire que le marché du fluor est Kolossal...

La liste des médicaments déremboursés ne comporte aucune référence scientifique qui justifie les décisions prises. Et comme les médicaments visés sont anciens et peu coûteux on comprend que les économies ne se montent à grand chose dans l’océan du déficit.

Aux Etats-Unis, l’association " Public Citizen " créée par Ralph Nader, le candidat écologiste à la MaisonBlanche, publie un bulletin indépendant qui conseille aux médecins et aux patients d’utiliser quand c’est possible les médicaments efficaces les plus anciens, car les effets indésirables les plus graves apparaissent souvent au cours des premières années de commercialisation d’un nouveau produit.

En France la politique de M. Mattéi consiste d’une main à dérembourser pour faire, soit disant, des économies et, de l’autre main, à autoriser les fabriquants à commercialiser beaucoup plus vite des produits récents dont ils fixeront eux-mêmes le prix ! Objectivement, cette politique a beaucoup plus pour objet de soutenir l’industrie pharmaceutique (qui finance massivement le parti politique actuellement au pouvoir) que d’assainir les comptes de la sécurité sociale ou d’améliorer l’accès au soin des Français.

Je ne suis que chroniqueur scientifique ; si j’étais journaliste d’investigation, je m’intéresserais de près aux liens passés et présents des conseillers rapprochés du ministre de la santé avec l’industrie pharmaceutique.

Si vous voulez en savoir plus " Sciences et Vie " a consacré son numéro d’avril 2003 à un excellent dossier, très complet et précis, sur les médicaments commercialisés en France.

Et voici des chiffres intéressants (le commentaire qui les accompagne l’est également) recueillis sur le site d’Aventis, l’un des plus gros consortiums de médicaments du monde !!!!

"Les 10 premiers produits prescrits et rem-boursés (en quantité)

" Les 4 premiers produits les plus prescrits sont des antalgiques à base de paracétamol seul (DOLIPRANE®, EFFERALGAN®, DA-FALGAN®), ou associé (DI-ANTALVIC®). Avec environ 220 millions de boites en 2001, l’Assurance Maladie (tous régimes confon-dus) rembourse en moyenne, pour ces seuls antalgiques, 4 boites par bénéficiaire et par an. Comme en 2000, l’évolution des prescriptions de ces produits est en forte hausse (plus de 10 % pour les 3 produits constitués unique-ment de paracétamol contre +3,5 % pour l’évolution du total des produits prescrits ce qui témoigne d’une meilleure prise en charge, par les prescripteurs, des douleurs ne rele-vant pas d’antalgiques majeurs.

Après les antalgiques, les psychotropes sont les médicaments les plus prescrits (6 produits parmi les 25 médicaments les plus prescrits).

Le premier (STILNOX®) et le quatrième (IMOVANE®) sont des somnifè-res, le deuxième (DEROXAT®) et le troi-sième (PROZAC®) sont des antidépresseurs et les deux derniers (LEXOMIL® et XA-NAX®) des anxiolytiques. Pour ces 6 pro-duits, il est remboursé environ 80 millions de boites par an, soit en moyenne plus d’une boite par bénéficiaire et par an. Bien que les antidépresseurs soient très médiatisés et connaissent donc une progression soutenue ce sont toujours les hypnotiques qui demeu-rent les produits les plus prescrits. "

Etonnant, non ?


Message reçu d’une auditrice en mai 2003 :

Bonsoir,

Voici donc ci-dessous le message passé dans l’intranet de la société, et qui faisait référence à votre chronique du 14 avril "Quel message terroriste peut-on voir ces jours-ci à la télévision ?" . Je crois qu’il était diffusé à tous dans la société (mais je n’en suis pas certaine) A vrai dire, je ne sais pas si j’ai bien compris, car il me vient un doute en relisant ce courriel que je n’avais parcouru que très brièvement avant. Si le "ses" est bien orthographié, il s’agit de prendre des "mesures lourdes" contre vous. S’il y a une erreur d’orthographe ("ses" au lieu de "ces" , cela pourrait signifier : "contre tous ceux qui osent critiquer les choix publicitaires de Pfizer"...

La personne qui m’a transmis ce courriel préfère pour le moment passer par mon intermédiaire... Si j’apprends quelque chose d’autre, je vous tiens au courant...

Bien cordialement


Le mail qui a circulé sur l’intranet de Pfizer :

De : FRANCE HQ WEBMASTER

Envoyé : lundi 19 mai 2003 15:35

Objet :

Bonjour,

Les entreprises du médicament ont fait, ces derniers temps, l’objet de critiques médiatiques acerbes, et Pfizer n’a pas été épargné.

Sachez que les commentaires très spécieux de la revue Prescrire à l’encontre de Pfizer et de sa campagne grand public sur le cholestérol ont fait l’objet d’une prise de position publique de notre entreprise qui a été relayée par différents médias. Gérard Bouquet, Vice-Président Communication et Affaires Publiques, a en effet adressé une lettre ouverte au directeur de la publication de Prescrire et s’est très fermement élevé contre les positions outrancières promues par cette revue.

Plus récemment, Martin Winkler, dans sa chronique sur France Inter, s’en est violemment pris à la campagne d’information sur le médicament lancée par le Leem.

Sachez que le Leem est d’ores et déjà en train d’engager des mesures lourdes contre ses attaques.

A travers ces quelques lignes, il nous paraissait important de vous dire que notre entreprise, tout comme notre secteur industriel, sont bien décidés à ne pas se laisser vilipender de la sorte et à défendre leurs valeurs.

Cordialement votre,

Le Département Communication Interne


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